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Le plus bel héritage qui soit...

Ma grand-mère était dans un hôpital depuis plusieurs années, elle perdait la tête m’a-t-on dit. La dernière fois que je l’avais vu, le deuxième était tout petit et elle m’avait beaucoup choqué. Dans son appartement, le sol était jonché de cartons pleins de ses affaires, elle pensait que quelqu’un voulait la cambrioler… nous étions tous les quatre comme prévu et elle avait prévu un goûter pour au moins dix personnes ! Une table digne d’Alice aux pays des merveilles à l’heure du thé ! J’ai failli pleurer ce jour-là… je n’y suis plus retournée. Mais je pensais à elle et à tout ce qu’elle m’avait dit.

Un jour de décembre, mon père m’a appelé pour m’annoncer qu’elle s’était éteinte. Quand j’ai raccroché, il est arrivé quelque chose d’étrange… j’ai entendu comme des ondes radios dans ma chambre alors que j’étais seule… et j’ai commencé à lui parler… j’entendais parfaitement l’intonation de sa voix dans ma tête et il s’entreprit une espèce de conversation qui a duré environ quarante minutes.

Le jour de l’enterrement, je suis allée avec mon père au funérarium et je suis rentrée dans la chambre pour lui dire un dernier au-revoir… j’y suis restée à peine quinze secondes ! Encore une fois, je suis ressortie complètement effondrée ! Mais ma foi n’a jamais été aussi grande que depuis ce moment-là… c’était une évidence… elle n’était plus là, dans ce corps. Cela ne servait à rien que je reste auprès d’elle, ça m’a sauté aux yeux directement : son âme n’habitait plus ce corps inerte, ce corps comme un meuble, ce corps gris comme de la pierre friable… c’était terrifiant ! Voilà… plus de trente ans que je vivais dans un monde où je ne voulais pas voir la vérité en face : la mort nous attend. J’ai vu la mort en face. Mais ma grand-mère, je l’ai senti, elle est auprès de Dieu, c’est certain ! Inutile de parler du nombre de larmes que j’ai versé ce jour-là… j’ai dû parler de cela pendant un mois pour me soulager. J’ai été très choqué mais ma foi s’est endurcie ! Je crois qu’elle est partie en me laissant cette foi que rien ne pouvait ébranler chez elle.

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